28 septembre 2012

La vérité sur les pédés

En mai 68, un philosophe allemand devient la figure emblématique du mouvement de libération sexuelle. Ce philosophe, Wilhelm Reich, prétend que tout le malheur du monde depuis l'aube de l'humanité provient d'une frustration sexuelle. N'est-il pas évident qu'un être sexuellement épanoui est nécessairement paisible et même bienveillant ? Toute violence et toute déviance chez l'humain provient donc d'une oppression sexuelle due à une moralité rétrograde. Il prône donc la libération sexuelle totale : que chacun vive sa sexualité sans tabou, librement, dès l'enfance.

Se développe alors en France une certaine bienveillance négligente envers la pédophilie, et qui durera une quinzaine d'années, sous le regard approbateur des médias. Mais au milieu des années 80, la déviance inhérente à la pédophilie transparaît de plus en plus clairement, on assiste à une radicalisation de la sexualité dans les œuvres pédophiles, vers plus de bestialité, voire un caractère carrément morbide. La critique réprouve, et dès les années 90 s'ensuit un retournement total de la situation : c'est la psychose anti-pédophile, une véritable chasse aux sorcières motivée par le traumatisme d'une série de scandales liés à la pédophilie (dont la tristement célèbre affaire Dutroux).

Comment est-on passé d'un extrême à l'autre en si peu de temps ? Et surtout, comment peut-on l'avoir oublié, pour ne se rappeler que d'un mai 68 libérateur ? Mais vous allez voir qu'on a oublié bien plus - ou plutôt, qu'on ne cherche pas à savoir, car on préfère de loin nos idées romantiques du passé à la réalité.

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Le pédé est l'adepte de la pédérastie, pratique de la Rome Antique qui s'apparenterait aujourd'hui à de la pédophilie éducative (comparable à celle des thèses de Reich). Pourtant on appelle "pédé" les homosexuels, et on attribue à l'Empire Romain une morale sexuelle libérée, tolérante envers l'homosexualité, deux aspects que le christianisme se serait employé à réprimer jusqu'à nos jours... Ne confondons pas tout.

Au début de notre ère, la sexualité dans le monde hellénistique était paralysée par les interdits (il fallait faire l'amour dans le noir, jamais nu, et avec peu de caresses), et pourtant largement tolérante envers les hommes au sujet de l'infidélité conjugale car les épouses étaient un bien : elles servaient à tenir la maison, faire des enfants, et arrondir son patrimoine. D'ailleurs les époux avaient des droits sur leurs épouses, mais ce n'était pas réciproque.

Cette vision de la sexualité dans son ensemble, pédérastie comprise, est fondée sur une volonté misogyne de virilité totale – la sexualité de l'homme adulte est active, non passive. Dans les faits, les cas d'homosexualité étaient tout de même nombreux, ce qui dénote une évidente tolérance (et non pas une acceptation) à cet égard. Mais, d'abord, cela ne concerne que les hommes et non les femmes : la condamnation morale était lourde pour l'homosexualité chez ces dames, ou pour toute pratique sexuelle qui abaisserait l'homme par rapport à la femme (le cunnilungus par exemple). 

Ensuite, cela ne concerne pas les hommes adultes : les éphèbes grecs et les mignons romains étaient presque toujours pré-pubères. L'homosexualité adulte entre deux hommes, telle qu'on l'appelle aujourd'hui, était tout autant réprouvée. Enfin, Platon lui-même écrit que la copulation entre mâles ou entre femelles est contre-nature, et il s'inquiète sérieusement de la pédérastie...

Alors, la vérité sur les pédés, c'est que souvent, on ne sait pas de quoi on parle, et qu'on ferait mieux de se renseigner. A bon entendeur...

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