18 mars 2011

La vérité sur le "pêché originel" : la pomme

2. Le pêché originel n'est pas de croquer une pomme.

D'abord, il n'y a pas de pomme. Il n'y a jamais eu de pomme. Oubliez la pomme. Le texte nous parle du fruit de "l'arbre de la connaissance du bien et du mal".

Alors, parlons du sens du mot "connaissance". Il y a 7 usages du mot hébreux (yada) :

- Comprendre, faire l'expérience de quelque chose par l'esprit,
- Ressentir, faire l'expérience de quelque chose par les sens,
- Savoir faire, être habile,
- Savoir quoi faire, décider,
- Avoir des relations sexuelles,
- Être au courant de, être informé,
- Prendre soin de, se soucier de.

Ainsi connaître le bien et le mal ne veut pas seulement dire connaître moralement ou intellectuellement la différence, mais aussi faire l'expérience intime du mal, le pratiquer, s'y lier, le désirer.

L'homme et sa femme connaissaient le risque (la mort) que représentait le fait de manger du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (l'homme l'a entendu de Dieu directement et la femme le connaissait puisqu'elle a été capable de le réciter au serpent). On ne peut donc pas dire qu'ils n'avaient aucune notion de bien ou de mal, même s'ils n'en avaient pas "connaissance" dans le sens où ils n'avaient encore jamais rien fait de mal, et jamais dû en supporter les conséquences.

Malgré cela, ils écoutent le serpent, qui les questionne d'abord (seule la femme répondra), et qui leur donne une autre version des choses : "le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et (...) vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal". Ce n'est pas un mensonge, Dieu le confirme une fois le fruit goûté : "Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal" (si vous vous demandez pourquoi Dieu parle de lui-même au pluriel, c'est parce qu'il s'agit de la Trinité : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit).

Par contre, le serpent ment quand il contredit la parole de Dieu : "vous ne mourrez pas". Cela nous indique que les deux humains étaient capables de comprendre que la mort était une mauvaise chose, ou tout du moins une chose à éviter, puisque d'une part Ève la cite comme raison de ne pas manger le fruit, et d'autre part le serpent se sent obligé de rassurer le couple par un mensonge.

Donc, pour l'homme et la femme, l'attrait du fruit consiste en ce qu'il rend les hommes égaux à Dieu, ils veulent pouvoir se passer de Dieu. C'est ça, le pêché originel, et le pêché en général, cette attitude de rejet de Dieu. C'est de là que découlent les pêchés contre lesquels les 10 commandements nous préviennent.

Reste la question : pourquoi Dieu a-t-il placé cet arbre défendu dans le Jardin s'il était aussi dangereux ? Reprenons la situation avant la chute : Dieu ne demande rien de religieux à l'homme et à la femme. Il ne leur demande pas de culte, pas de sacrifice, pas de règles à suivre. L'homme et la femme n'ont qu'à vivre, pleinement heureux, connaissant le bien. La seule condition c'est de laisser à Dieu sa place de Dieu, et c'est précisément ce que symbolise cet arbre : la liberté que Dieu laisse à l'homme de reconnaître Dieu pour qui il est, bon et souverain, ou de chercher à le destituer, et prendre sa place.

Ensuite, d'une part on voit continuellement dans la Bible que les hommes ne respectent pas le timing de Dieu, et d'autre part on symbolise souvent ce timing part un arbre qui donne du fruit en sa saison. Je crois sincèrement que Dieu avait prévu de permettre aux humains de "connaître" la différence entre le bien et le mal, mais en son temps, à un moment où les humains auraient été capable d'y résister.

La suite vendredi prochain !

1 commentaires:

Jenni a dit…

Very thought-provoking post, friend! You made some good points. I like that you mentioned the "apple" isn't really in the Bible. It's amazing how people assume certain things they hear a lot are part of Scripture... Like, "cleanliness is next to godliness" :)